Plusieurs n’en prennent pas vraiment conscience, mais tout est lié dans le système actuel. C’est le cas de l’agriculture, de l’alimentation et de l’énergie qui dépend l’une de l’autre dans un monde ou l’industrialisation est en pleine expansion. La crise énergétique a plus mis en exergue la relation entre ces trois éléments.
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L’agriculture, l’alimentation et les énergies fossiles
Il est estimé qu’environ un tiers de la production énergétique du monde est consacré au système alimentaire. Ainsi, une hausse quelconque sur le prix de l’énergie a un impact direct ou indirect, rapide ou lent, sur le coût des denrées alimentaires. Dans ce système, les énergies fossiles sont les plus utilisées. Les producteurs font moins recours aux énergies renouvelables, ce qui explique cette forte relation ! Bien que les énergies fossiles soient utilisées à divers niveaux dans le système alimentaire, c’est surtout le secteur de la production des engrais azotés qui en nécessite le plus. En effet, il faut une très grande quantité de gaz naturels pour cette production.
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Outre ça, les secteurs de la culture, de la transformation, du conditionnement, du transport, de la conservation et de la distribution des denrées alimentaires sont également énergivores. On note toutefois des disparités entre les régions ; certaines sont plus touchées que d’autres. Dans les pays du nord, l’agriculture est hautement mécanisée contrairement dans les pays du sud où quelques méthodes rudimentaires sont encore utilisées. Les pays du nord consomment près de trois fois plus d’énergie pour produire sur un hectare que les pays du sud. En situation de crise énergétique, l’agriculture des pays développés est quelquefois plus menacée.
Il faut également souligner que l’agriculture industrielle est plus énergivore que l’agriculture biologique. De ce fait, dans une région ou deux agriculteurs pratiquent chacun l’une de ces méthodes, l’un sera plus productif que l’autre. Selon des études réalisées aux Philippines, l’agriculture biologique est plus économique à près de 63 %.
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Les cultures pour l’énergie ou pour la nourriture ?
Face à la hausse du coût des énergies fossiles, plusieurs producteurs se tournent vers d’autres sources d’énergie. On parle principalement des biocarburants qui sont issus de la production de l’utilisation du colza et du maïs. L’agriculture ne sert donc plus qu’à nourrir les bouches, elle déserte également des industries pour la production de biocarburant. Cette forte demande, en déphasage avec la production, crée des hausses sur le marché de l’alimentation.
D’après l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), la hausse de l’utilisation des produits agricoles pour satisfaire les besoins en éthanol à entrainer une augmentation du prix des denrées alimentaires à l’ordre de 30 % en 2007. Dans le contexte actuel où le coût de l’énergie est plus élevé, il est probable que l’impact soit plus important.
Une baisse de la production
Déjà, la production à l’échelle mondiale n’arrivait pas encore à satisfaire les besoins du monde. On constatait la cherté des denrées alimentaires dans certaines régions où la population souffre de la malnutrition. Cette inflation a bien commencé avant la crise, même si elle s’est intensifiée par la suite. Avec la hausse du prix des énergies qui impacte tous les secteurs des productions agricoles, plusieurs agriculteurs ont revu à la baisse leurs productions. Certains ont mis fin à leurs exploitations alors que d’autres y songent. Si rien n’est fait, la production mondiale diminuera drastiquement. L’offre étant faible comparativement à la demande, le coût des produits augmentera.